Vice-présidente, Ressources humaines, Noront Resources Ltd.
Par Eaven Moore, CIM Magazine, juin/juillet 2012
Quand Leanne Hall accepte une mission, elle fait deux choses : « Je l’aborde toujours avec les yeux des différents intervenants, explique-t-elle, et j’essaie toujours de quitter les lieux dans un meilleur état que celui dans lequel je les ai trouvés. »
Cette approche a façonné sa carrière en ressources humaines et responsabilités sociale d’entreprise; elle se concentre désormais sur le développement de la main-d’œuvre pour soutenir la mine Eagle’s Nest de Noront Ressources, actuellement en cours de développement dans le nord de l’Ontario. Avant de se joindre à Noront, Leanne Hall s’est taillé une niche pour elle-même en dirigeant l’entreprise Woodland HR Inc. dans le nord de l’Alberta, où elle s’est attaquée à la pénurie de main-d’œuvre et à l’absence de services d’emploi et de développement de carrière. « En 14 ans, nous avons aidé plus de 20 000 personnes dans le nord de l’Alberta à établir leurs objectifs d’emploi et à développer leurs possibilités de carrière», explique-t-elle.
Leanne Hall explique qu’elle a utilisé une approche « à partir de la base ». Il s’agissait de rencontrer les personnes en tête-à-tête et de leur demander ce qu’elles avaient toujours rêvé de faire, de découvrir leurs compétences et leurs talents, d’élaborer un plan de carrière et de jumeler ces personnes avec un emploi qui pourrait correspondre à leurs rêves. Dans une économie où les prix cycliques du pétrole frappent durement par moments, dit-elle, il est important d’aimer ce que l’on fait; c’est ce qui nous permet de prospérer. En plus d’aider à l’atteinte d’objectifs personnels, un plan de carrière favorise la rétention de la main-d’œuvre dans les entreprises qui facilitent l’avancement de leurs employés.
Les activités de l’entreprise Woodland comprenaient du placement de professionnels spécialisés, des stages de formation en milieu de travail et des programmes de mentorat auprès de jeunes autochtones et métis. L’expérience de Leanne Hall a incité Noront Resources à inviter cette dernière à siéger à son Conseil consultatif des Premières Nations. « J’ai trouvé le travail si incroyablement novateur et constructif chez Noront, se souvient-elle, que j’ai tout de suite su que je voulais me joindre à cette équipe. »
Au cours des deux dernières années, elle a travaillé à la construction d’une main-d’œuvre locale dans la région qui héberge la mine de nickel-cuivre Eagle’s Nest et l’énorme gisement de chromite que Noront espère également exploiter dans le futur. Pour elle, il est logique commercialement de lutter contre la vaste pénurie de main-d’œuvre en mettant l’accent sur l’embauche d’une main-d’œuvre locale nordique, laquelle est composée principalement de collectivités des Premières Nations.
« Ce que l’intégration des autochtones signifie vraiment, c’est que l’on est intéressé à établir et à entretenir des relations authentiques, dit-elle, qui répondent aux besoins de toutes les personnes impliquées. » Parmi ses nombreuses initiatives d’investissement communautaire, la société a formé avec les Premières Nations locales des comités de bourses d’études basées sur la communauté. Le comité de Webequie a constaté que la majorité des diplômés du secondaire ne poursuivaient pas d’études postsecondaires. C’était trop accablant pour les jeunes de déménager dans une grande ville et d’être déconnectés de leur famille et de leur communauté. En réponse à cette obstacle, Noront a approché le Confederation College, lequel a créé un programme pilote visant à encadrer ces élèves au moment d’entreprendre leur transition vers le collège, à Thunder Bay.
Leanne Hall est optimiste quant à ses efforts de construction de carrières et de développement économique en lien avec la future mine Eagle’s Nest au cours des prochaines années. La planification de main-d’œuvre initiale de Noront porte à penser qu’il existe une bonne adéquation entre les besoins de la mine et les intérêts des membres des communautés avoisinantes. Quatre-vingt-cinq pour cent des emplois offerts s’appliquent à des postes exigeant des qualifications faibles à moyennes et à des métiers spécialisés, ce qui signifie qu’un diplôme ou une formation hautement spécialisée ne sont pas nécessaires. « En même temps, prévient-elle, il est important de reconnaître que chaque personne a ses propres intérêts de carrière et il est important de travailler avec les individus sur leurs plans de progression de carrière. »
Cuisiniers, mécaniciens diesel, infirmières, planteurs d’arbres et surveillants de l’environnement ont tous leur place au sein d’une exploitation minière. Depuis l’exploration jusqu’à la fermeture de la mine, prédit Leanne Hall, Noront offrira des possibilités de carrière pour chacun des quelque 120 schémas professionnels recensés par le Conseil des ressources humaines de l’industrie minière. « Il y a vraiment des possibilités pour tout le monde », soutient-elle.